« La Séparation est l’absence d’amour,
et l’amour est l’absence de séparation »
Ramesch Balsekar
Nous croyons que nous sommes des personnes séparées, des individus séparés.
Nous croyons qu’il un « moi » et qu’il y a un « toi ». Un « moi » séparé, séparé du monde, séparé de toi, séparé des autres, séparé de la vie.
Et cet individu séparé, est toujours un chercheur. Parce qu’à partir du moment qu’il y a de la séparation, il y a le désir de finir avec cette séparation.
Du moment qu’il y a une vague séparée dans l’océan immense, il y a le désir de retomber dans cet océan.
Pour en finir avec la sensation d’être une entité séparée, contractée.
Et l’individu cherche dans des millions de façons différentes : dans le monde matériel, la recherche pour de l’argent, du pouvoir, pour de la richesse ; et puis dans le monde qu’on appel le monde spirituel, c’est la recherche de l’éveil spirituel, le nirvana, l’illumination.
Mais c’est toujours la même recherche, que ce soit la recherche matérielle, ou de la recherche spirituelle. C’est la même recherche, et la chose la plus difficile à entendre, si vous vous voyez comme une personne spirituelle, vous pensez qu’être une personne spirituelle est en quelque sorte plus « haut », ou plus noble qu’une personne non-spirituelle.
C’est la même recherche pourtant, si c’est la recherche pour un million de dollars sur un compte en banque, ou pour de l’illumination spirituelle. C’est la même quête. C’est la recherche pour quelque chose dans le futur, pour moi ; il s’agit toujours de moi. Il s’agit toujours du moi séparé.
Donc l’individu est toujours un chercheur. Il y a pourtant cette possibilité que la recherche s’arrête. Que la recherche d’une vie entière, cette recherche fatigante pour quelque chose de plus, quelque chose dans le futur, quelque chose pour me compléter, dans le futur ; la possibilité, que ça peut s’arrêter, et en même temps, ce qui peut s’arrêter est la sensation d’être une personne individuelle, une vague séparée dans l’océan immense. Ça peut être vu comme s’il n’y avait jamais eu une vague séparée. La vague a toujours été 100 % eau. Elle a toujours été 100 % océan. Il n’y a jamais eu un chercheur séparé.
Et le moment où il y a ce chercheur séparé, on a une sensation de manque. Une sensation de ne pas être complètement chez soi, ne pas être complet.
Donc ce qui s’arrête, quand le chercheur part, c’est la sensation de manque. La sensation de manque s’arrête et ce qui est vu est, il n’y a rien qui manque ici, c’est toujours assez. Et que ce qui se passe, ce qui se passe en ce moment précis, cette vie ordinaire, est déjà assez, c’est toujours assez, c’est plus qu’assez ! Et ce n’est que quand nous arrêtons de voir, ceci … que nous voulons cela. La recherche a ses racines dans le refus de ce qui est. La recherche a ses racines dans le refus de ceci. Cette vie ordinaire. Nous voulons échapper à cette vie ordinaire pour entrer dans, un état plus « haut » ou un état de conscience altéré, ou dans un niveau d’éveil plus élevé, ou quelque chose comme ça. Donc, c’est toujours un mouvement d’éloignement.
Ceci parle de la possibilité que la recherche peut s’arrêter. D’une certaine façon c’est une mort, la mort du chercheur, la mort de la personne séparée. Et c’est une plongée dans le mystère de la vie elle-même. C’est la mort du chercheur, la mort de la recherche. Et une plongée dans la vie même !
Et quelque part au fond, nous le savons tous ; on a tous été des nouveau-nés. Nous connaissons tous cet enjouement, cette spontanéité, cette innocence, cette émerveillement de la vie, telle qu’elle est. On a tous vu le monde pour la toute première fois. On est juste devenus confus pendant un moment, on était un peu perdu dans ce jeu de recherche. Et donc on voit la possibilité que tout ça peut s’arrêter, pour révéler, ce qui a toujours été là. Ceci n’est pas une chose nouvelle, ce n’est rien de nouveau. C’est une révélation de ce qui était déjà là. Ceci a toujours été là. Ceci a toujours été ici, mais on ne pouvait simplement pas le voir. Et c’est tout ce qu’il y a, c’est tout ce qu’il y a.
Traduction Ambroise Ingold