Je tiens absolument à partager cet article que je viens de recevoir, il y va de la survie des producteurs de qualité et des huiles essentielles.
C’est à se demander si on ne va pas bientôt nous empécher de respirer!
Les huiles essentielles des produits chimiques?!!!!
Il n’y a rien de plus naturel, surtout lorsque le végétal a été corectement distillé, l’huile essentielle et l’eau florale qui en est issue est un produit « vivant et naturel, certe composé de molécules biochimiques, appartenant à des familles biochimiques, mais l’homme n’est -il pas lui aussi composé de principes actifs? alors à quand l’extermination!!! beurk, quelle horreur ce mot et cette pensée (j’en ai des frissons).
une monographie pour chaque plante, pourquoi pas, mais effectivement, on sait qu’elle va varier d’un plan à l’autre puisqu’il y a plein de paramètres extérieurs qui vont permettre au végétal de rendre l’âme en tant que végétal pour donner son essence! Regardez cette année, avec toute la pluie que nous avons eu, les récoltes ont été plus tardives, moins riches en quantités et aussi en qualité. De plus , c’est un procédé qui a un coût et tous ne peuvent pas le supporter.
Une réglementation, oui, afin de ne pas faire n’importe quoi avec elles,et de pouvoir être sûr de son côté naturel et non synthétique (certaines molécules odorantes étant si facilement reproductibles!).
Vous savez, même avec un verre d’eau, vous pouvez faire des dégâts!!!
Alors que cette lecture vous fasse réagir, et qu’elle nous aide à garder nos champs de Lavandes et autres végétaux, nous donner le meilleur d’eux-mêmes pour nous soigner et nous accompagner émotionnellement
Publié le jeudi 18 avril 2013 à 18H53
De nouvelles contraintes sanitaires mettent en péril l’existence même des distillateurs
Actualités – Vaucluse : l’Europe fait flotter un parfum mortel sur la lavande – 1
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Dossiers pour référencer les huiles essentielles trop coûteux et surtout, « infaisables », règlementation » : les producteurs de lavande estiment que l’Europe « sonne le glas » de ce paysage et de leur avenir.
Photo Cyril Hiély
Prec. Pause Suiv.
Anéantis » : le président de l’APAL (Association des producteurs d’appellation d’origine protégée huile essentielle de lavande de Haute Provence), Francis Vidal ne mâche pas ses mots. Pour lui et ses pairs, face à la nouvelle réglementation européenne « il nous faut, nous producteurs, sonner le tocsin ! Nous ne savons pas si, dans peu de temps, nous existerons encore en tant que producteurs d’huiles essentielles, toutes catégories confondues ».
Bref, l’heure est grave même si, relèvent certains, depuis 2008 la menace existe sans que lesdits producteurs ne se mobilisent suffisamment. Excès de confiance dans les députés européens ou méconnaissance du dossier ? Toujours est-il que très prochainement, la réglementation REACH (acronyme de enRegistrement, Evaluation et Autorisation des produits Chimiques), va s’appliquer à eux et aux autres. Et ça va faire mal.
Les plantes sont des produits chimiques…
L’origine de cette réglementation est noble : il s’agit de protéger le consommateur européen des produits chimiques qui l’entourent comme le Bisphénol A et autres phtalates. Fort bien. Sauf que, Reach associe aux produits chimiques les plantes et donc les huiles essentielles qui en sont extraites. Du coup, les distillateurs devront produire des dossiers pour chaque huile essentielle(d’ici 2018), qui mettent en évidence les données physico-chimiques, les données toxicologiques (dose létale, irritation…), et éco-toxicologiques (effets sur les poissons, persistance…).
Et c’est là que ça coince. Car « on peut se demander pourquoi le distillateur est associé à un fabricant, puisque ce sont les plantes qui produisent de l’huile essentielle », interroge Bert Candaele du Crieppam (Centre Régionalisé Interprofessionnel d’Expérimentation en Plantes à Parfum, Aromatiques et Médicinales). Deuxièmement, il est impossible de produire une chromographie (carte d’identité) d’une huile, puisqu’elle varie en fonction du soleil, du sol, etc. De plus, ces dossiers sont très lourds financièrement.
« C’est notre mort qui s’annonce »
À cela, s’ajoute la réglementation produite par le Conseil scientifique de la Communauté européenne qui a décidé de limiter au maximum, les produits potentiellement allergènes dans les cosmétiques et les parfums. Les taux autorisés sont tellement infimes « que l’on produira de l’eau claire » dénoncent les producteurs. Résultat : un marché en baisse plus des dossiers « ubuesques » et c’est « notre mort qui s’annonce » dénonce Francis Vidal.
La situation n’est peut-être pas désespérée, et exigera sans doute un vrai travail de lobbying, même s’il est un peu tardif. Mais les parfumeurs (lire ci-dessous) sont eux plus optimistes : L’Oréal, Chanel, LVMH et d’autres sont puissants et pourront peut-être aménager ces contraintes. À suivre.
Le commentaire d’Alain Tessier, ethnobotaniste au Laboratoire Sainte-Victoire : « La solution ? Classer les plantes au patrimoine mondial de l’Unesco ! »
Il serait faux de dire que les inquiétudes des producteurs de lavande affectent grandement les laboratoires qui produisent ou utilisent les huiles essentielles. Tout simplement « parce que ces exigences s’adressent à de gros producteurs. Or nous, nous n’atteignons jamais une tonne sur une huilevendue au millilitre prés » indique Alain Tessier, ethnobotaniste au laboratoire Sainte-Victoire de Simiane La Rotonde.
« C’est faux et idiot »
Lequel trouve tout de même, « ces histoires totalement stupides et pour deux raisons : d’abord, et avant tout parce que l’on considère brusquement que la plante est quelque chose de chimique. C’est faux et idiot : c’est un élément vivant que l’on devrait classer au patrimoine mondial de l’Unesco pour le protéger de toute la sottise humaine. Ensuite, il faut savoir que lorsqu’elle est distillée totalement et à la vapeur, l’huile essentielle contient en quelque sorte, ses propres anticorps aux éléments qui créent des allergies ».
Ce qui ne veut pas dire qu’on peut boire au goulot une huile essentielle. Loin de là. Mais qu’utilisée « normalement » en respectant les notices systématiquement jointes, on ne risque pas de problème d’allergie majeure.
Un carte d’identité pour chaque huile
En outre, les producteurs d’huiles essentielles insistent sur l’aberration d’exiger une « carte d’identité » de chaque huile, « puisqu’il en existe autant que de producteurs, voire que de sites où elles sont plantées » note Alain Tessier. Lui, voit là quelques tentatives (réussies pour l’instant) de lobbys pharmaceutiques ou de laboratoires qui « n’apprécient pas du tout, la progression des huiles essentielles dans les soins ».
Et il ne nie pas, qu’il faille « lutter contre ceux qui extraient n’importe comment ces huiles ! Seule la méthode par la vapeur permet d’extraire les 4 à 600 composantes d’une plante et donc, limite les réactions allergènes. C’est là qu’il faudrait se battre ! Mais de là à considérer les plantes comme des produits chimiques, c’est marcher sur la tête ! ». Un sentiment visiblement partagé par producteurs de lavande et parfumeurs qui parlent aussi, de « connerie monumentale » et autres termes… parfumés.
Pour les parfumeurs : « 980 000 emplois seront perdus en Europe »
Si les producteurs de lavande de Haute-Provence redoutent le programme REACH, et s’ils ont obtenu le soutien des parfumeurs, ceux-ci n’invoquent pas tout à fait les mêmes raisons. Certes, la réglementation s’annonce contraignante, mais une décision du Comité scientifique de la communauté européenne les concerne aussi. Et touche de plein fouet les parfumeurs. « Il s’agit là aussi, de protéger contre les allergènes.
Sauf que, on va devoir signaler non plus 26 d’entre eux, mais de 80 à 130″ indique Francis Thibaudeau, ancien président de la société des parfumeurs et président de l’European Federation of Essential Oils. « En outre, on va interdire les mousses d’arbres et surtout, limiter l’utilisation du linalol qu’on trouve dans un nombre considérable d’huiles essentielles, du thym au tuyha en passant par… la lavande. »
Bonjour l’odeur !
En clair, là où on utilisait 15 % de ces molécules (naturelles ou chimiques), dans de l’alcool pour le célèbre Nº5 de Chanel, on n’en utilisera plus que 0,60 %. Bonjour l’odeur ! On voit tout de suite les conséquences sur la production de ces huiles qui contiennent ces molécules naturelles. « Et si en plus, à cause de Reach notamment, la lavande ne pousse plus, nous ne ferons plus de parfums » commente Francis Thibaudeau.
À terme, il craint que ces décisions ne conduisent 980 000 personnes dépendantes de l’industrie de la cosmétique et des parfums en Europe, au chômage. « Sans compter les agriculteurs ». Sauf que pour lui, « il ne sert à rien de crier. Si on doit faire des dossiers, on n’a pas le choix. Il faut se bagarrer pour assouplir, rendre applicables les mesures. C’est à cela que nous travaillons ».
Sylvie Aries