«Les seules pensées zen que vous puissiez trouver en haut d’une montagne sont celles que vous avez apportées avec vous.»
– Robert Pirsig
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Peut être connaissez-vous déjà Mary Pier Charron, peut-être pas!
Elle a créé Matin Magique et poste régulièrement des billets, des réflexions très intéressantes.
J’apprécie sa façon d’expliquer, et de parler de certains sujets.
En voici un, qui m’interpelle, et comme je m’en faisais la réflexion déjà depuis quelques jours, il est tombé à point! Je ne saurais mieux en parler.
Alors, lisez, méditez et faites moi part de vos réflexions.
Et puis si ça vous chante, voici le lien de son site pour que vous puissiez vous y inscrire:
http://www.matinmagique.com
Très belle réflexion…
Parfois, quand je me sens stressée ou fatiguée, une pensée familière me vient spontanément à l’esprit : comme j’aimerais aller en Californie. C’est beaucoup moins fréquent qu’avant, mais elle se montre encore le bout du nez, occasionnellement. Et chaque fois, elle apparaît comme la solution magique, l’évasion parfaite, la fin de tous mes désagréments.Pour moi, c’est la Californie. Car aucun lieu ne me fait vibrer autant. J’aime son soleil vibrant, son magnifique océan, son délicieux air marin, son énergie incroyablement vaste et ouverte. D’ailleurs, vous vous souvenez probablement que j’y passais beaucoup de temps, avant (depuis, j’ai décidé de réduire mes voyages au minimum, afin de rester avec Pacha).
Mais pour vous, la «Californie» est peut-être une relation amoureuse. Ou de l’argent. Ou un pèlerinage. Ou un enfant. Ou un peu de tout cela.
Ce type de pensée se présente souvent à nous lorsqu’on est décentré, toujours avec la promesse de nous sauver. C’est un peu comme le syndrome du prince charmant, si on veut… On s’attend à ce que quelque chose, quelque part, vienne rétablir l’harmonie comme par magie. On est convaincu que cet «ailleurs» a des propriétés que le présent n’a pas, tellement l’image est belle dans notre esprit.
Or, avez-vous remarqué que dans les faits, on se sent toujours à peu près de la même façon? Oui, le paysage peut changer, mais notre état reste plus ou moins le même. Car quoi que l’on vive, on apporte toujours notre façon de penser avec nous. Une fois l’exaltation de la nouveauté estompée, on revient à peu près au même point où on était avant. Si on avait tendance à cultiver des pensées culpabilisantes, par exemple, on continuera. Ou si on avait tendance à être en paix avec la réalité, ça se poursuivra tout autant.
Évidemment, certains environnements nous conviennent plus que d’autres… Tout comme les fleurs, on s’épanouit davantage dans certains «climats». Cela dit, si notre état de lourdeur vient de notre dialogue intérieur – et pour les Occidentaux privilégiés que nous sommes, c’est presque toujours le cas – elle nous rattrapera où que l’on soit. D’ailleurs, je me souviens très bien de moments où j’étais fatiguée ou stressée en Californie, même si je vibrais d’être là. En réalité, cette Californie toute puissante que mon mental me tend comme un hameçon n’existe pas.
On a tous entendu des personnes dire «depuis que telle ou telle chose s’est produite, ma vie est transformée et je suis plus heureux que jamais». Cela donne l’impression que le grand déclic fut extérieur, que quelqu’un ou quelque chose est venu déposer le germe du bonheur directement dans leur cœur. Or, quand on questionne un peu la personne, on constate rapidement que le changement a commencé en elle, et bien avant. Le mouvement extérieur était la continuité du mouvement intérieur, en fait – non pas l’inverse, comme on tend à l’imaginer.Ainsi, ces solutions magiques qui nous viennent en tête sont certes très attrayantes. Il est tentant d’y croire et de leur consacrer notre attention. Mais aussi jolies soient-elles, elles proviennent du même mécanisme que le malaise dont elles prétendent vouloir nous libérer; elles l’entretiennent, même, en portant notre attention à l’extérieur de nous. Car bien qu’il soit absolument merveilleux de vivre de belles expériences et de se créer une vie à notre image, il reste qu’il n’y a tout simplement pas de solutions extérieures à nos petits vides intérieurs – du moins, pas à long terme. Et tout ce qui nous amène à croire autrement ne fait que prolonger notre malaise inutilement.
Apprendre à cultiver la paix en nous et à se détacher de nos vieux courants de pensée plus ou moins constructifs n’est certainement pas facile. En fait, c’est une des choses les plus courageuses qui soient. Sinon, on ne serait justement pas aussi déterminé à s’en sauver! Mais c’est le chemin le plus direct vers tout ce que l’on peut désirer. En fait, c’est le seul vrai chemin vers ce que l’on veut vraiment, à bien y penser. Donc finalement, la seule chose à décider est quand nous choisirons de l’emprunter. 🙂
Passez une belle journée!